La reproduction des images, des aplats de couleurs et des dégradés de couleurs nécessitent l’emploi d’une trame pour assurer des nuances de couleurs, appelées nuances de gris (même s’il s’agit d’une couleur), et ce, quel que soit le système d’impression.
Pourtant, un système d’impression ne sait pas a priori reproduire les valeurs intermédiaires entre le 0 % (blanc papier) et noir absolu (aplat) à 100 %.
Pour arriver à reproduire des valeurs allant du gris clair au gris foncé, il a fallu avoir recours à un subterfuge basé sur le fait que l’œil humain ne perçoit pas les détails très fins s’il est à une certaine distance.
La trame est un maillage plus ou moins serré contenant des points plus ou moins gros selon le gris à obtenir.
Le centre des points de trame sont équidistants quel que soit la superficie du point. La taille du point varie en fonction de la valeur du gris à reproduire. L'inclinaison quand à elle se mesure sur la diagonale
Les zones sombres sont définies par des points de trames assez gros, les zones claires par des points de trames petits. L’alignement des points suit une pente qui définit l’orientation de la trame.
En faisant varier la grosseur des points de trame, on crée donc des nuances de gris parce que pour si on regarde cette image (ou tout autre image imprimée) à une distance normale de lecture, l’œil ne distingue pas les petits points qui forment l’image, mais seulement du gris plus ou moins foncé. on parle alors :
Usage des linéatures de trame les plus courantes
La forme du point de trame influence la reproduction de l’image ainsi que l’engraissement du point de trame.
Tramage AM
La modulation d’amplitude (AM) reste le tramage le plus usité. Ce procédé dispose un nombre fixe de points sur une grille orthogonale, mesurée en lignes par pouce (lpi). La taille, ou amplitude, des points est modulée d’après les valeurs tonales de l’image. Ainsi les tonalités les plus sombres génèrent-elles des points plus gros, et les plus claires des points plus petits.
Points carré
La forme du point carré présente des contours très durs et contrastés. Elle donne une excellente qualité de reproduction mais a un gros inconvénient car elle présente des cassures de ton dans les dégradés.
Points ronds
La forme du point rond présente des contours doux. L’avantage de cette trame est que son l’engraissement est moindre. Même s’il subit des déformations du fait des contraintes mécaniques, le point reste « ouvert » jusqu’aux valeurs de 90 %.
Points éliptiques
La forme du point elliptique présente les avantages des deux autres points. Les points pourront avoir une ellipticité différente (selon les deux axes) en fonction du choix fait sur le R.I.P. Ces deux axes permettent d’obtenir un « losange » plus ou moins allongé. Elle donne une excellente qualité de reproduction . Elle présente des dégradés doux et des contours nets. Permet de maintenir des nuances de gris sans rutpure, surtout dans les valeurs des demi-tons (50 à 70 %).
La trame Euclidienne
Connaît une forme du point de trame qui varie en fonction du pourcentage à reproduire. Dans les zones les plus claires, le point sera rond, dans les zones demi-tons, il deviendra carré, puis elliptique dans les 3/4 de tons, pour revenir rond dans les zones les plus sombre. Ce type de tramage est généré par un RIP qui gère en permanence la création du point en fonction des valeurs des images.
La trame FM (modulation de fréquence)
stochastique ou aléatoire.
Ce n’est plus vraiment de la trame par point. Ici c’est le pourcentage de noir à représenter qui prévaut. Le calculateur du CTP, considère que le point de trame théorique, s’inscrit globalement dans un petit carré, et son noircissement se fait par le centre. Les trames stochastiques restituent des détails plus fins que les trames classiques. La taille des points de trame est fixe, seule leur position varie. Les trames stochastiques restituent des détails plus fins que les trames classiques (tailles de points : 14 microns (0,56 mm) et pour la trame FM jusqu'à 21 microns (0,83 mm)).
Leur appellations varient selon les fabricant de CTP : Staccato pour Kodak , Sublima pour Agfa, Prinect pour Heidelberg , Taffeta20 pour Fuji, …
Les avantages d’une trame aléatoire sont la suppression totale du moiré, le placement des points est toujours aléatoire, ce qui signifie qu’il n’y a pas d’angle de trame, une meilleures reproduction des ton moyens, un meilleur contraste, une amélioration de la chromaticité dans les tons moyens (couleurs de peau), une reproduction supérieure des détails fins.
En impression, peu de repérage, pas de dominante ou de déviation de couleur, qualité d’impression supérieure, calage machine plus rapide.
La trame hybride XM
Cette trame utilise les deux systèmes selon la couleur et la densité. Elle surmonte les faiblesses et conserve les avantages des deux trames. Les lumières de 5 à 10% et les ombres de 90 à 99% sont reproduites au moyen d’une trame générée par modulation de fréquence (FM) tandis que les tons moyens sont obtenus en point rond conventionnel.
Les algorithmes AM hybrides évitent l’emploi de micro-points en définissant une taille de point minimale en deçà de laquelle les techniques de modulation de fréquence prennent la relève. La tonalité des hautes lumières et des ombres est donc contrôlée par la variation du nombre de points (tramage FM), le reste de la gamme tonale étant représenté par des points de taille variable (tramage AM).
Cette technologie a été spécialement conçue pour restituer le plus petit point possible.
Si on utilisait la même trame pour chacune de ces couleurs, les points se superposeraient cela reviendrait à mélanger les encres de couleurs au lieu de créer UNE couleur. Pour créer une couleur les points de trame ne se superposent pas. Pour éviter cette superposition il faut croiser les trames avec des angles spéciaux.
Chaque couleur d’impression, aura une inclinaison différente sur le papier, pour répartir le plus uniformément possible l’encre sur celui-ci. L’inclinaison minimale entre deux couleurs doit être de 30°.
La reproduction en quadrichromie nécessite qu’une couleur « moire » avec les autres car on ne dispose que de 90° pour incliner quatre couleurs. Dans ce cas ce sera toujours le Jaune qui sera incliné soit à 0°, soit à 90°.
Si tel n'est pas le cas nous pourrons observer le moirage. : Exemple de moirage entre un cyan (0 %) et un magenta (15°)
Une seule couleur, un seul angle de trame 45° (le moins visible par l’œil).
Deux couleurs, deux angles de trame 45° et 75° ou 15°.
Trois couleurs, trois angles de trame 45°, 75° et 15°
Quatre couleurs, quatre angles de trame 45°, 75°, 15° et 90°
Rendu d’impression de photos selon des angles de trames
Simili
Bichromie
Bichromie
Trichromie
Quadrichromie
L’engraissement du point de trame est un défaut d’impression lié à la façon dont l’encre s’étale sur le papier. La conséquence de ce phénomène est l’augmentation (engraissement) de la taille du point de trame.
L'engraissement mécanique
Il y a un effet de buvard lorsque l’encre s’étale sur le papier. cela produit un point de trame plus gros que l’original (ou celui souhaité).
il y a une succession de facteurs qui va déterminer la variation de la taille du point imprimé. L'écriture sur la plaque peut induire une légère différence, puis l'encrage du blancher va amplifier ce phénomène et enfin la pression choisie pour la presse sur le papier.
Pour un papier couché, peu sensible à l’engraissement, l’augmentation du point de trame peut augmenter entre 3 et 4 %. C’est ce qu’on appelle l’engraissement mécanique.
L’engraissement optique
L’engraissement optique est un cône d’ombre qui va se former sous le point de trame et va créer une ombre portée sur la face inférieur du papier. Ce phénomène est d’autant plus important que le papier est fin. Si le papier est suffisamment épais, l’ombre est absorbée dans l’épaisseur du papier.
La réflexion de cette ombre portée crée en surface du papier un halo plus ou moins sombre qui va augmenter virtuellement la taille du point de trame.
L’engraissement total du point de trame
C'est l'engraissement mécanique (2 % sur la fabrication de la plaque et 5 % par l'étalement de l'encre sur le papier) plus d'engraissement optique (11 %) pour donner au final un engraissement total de 18 %.
Sur un papier couché (surface lisse) l'engraissement produit par une presse offset peut varier entre 15 et 20 %. Sur du papier non couché, l'engraissement peut varier entre 20 et 30 %. L'industrie graphique estime pour un papier couché ordinaire que l'engraissement moyen est d'environ 21 %. C'est à dire qu'un gris moyen de valeur 50 % sera imprimé avec une valeur de gris de 71 %.
Il ne faut donc pas chercher à l'éviter, mais simplement prévoir le rendu final. C'est cette addition d'engraissement mécanique et d'engraissement optique que les profils ICC utilisent comme échelle pour caractériser l'engraissement.