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Christophe Guillet 
Support de cours

Le paragraphe

Un paragraphe est une section de texte qui permet le développement d'un point particulier souvent au moyen de plusieurs phrases.

Au plan typographique, le début d'un paragraphe est marqué par un léger renfoncement (alinéa) ou par l'impression d'un saut de ligne qui est en réalité un blanc additionnel.

La fin d'un paragraphe indiquée dans les logiciels de mise en page par « un caractère invisible » appelé le pied-de-mouche (¶).

 

La ligne de base

Dans une ligne le texte normale tous les caractères reposent sur une ligne invisible imaginaire nommée ligne de base.

La position de la ligne de base dans le carré em varie selon la police

En moyenne la ligne de base se trouve au tiers de la hauteur du carré em (ou du corps). Cette position est incluse dans chaque police d’ordinateur. Sans cette indication il serait impossible de mélanger les caractères de plusieurs polices sur une même ligne.

L’interlignage

L’interlignage est la distance en points Pica entre la ligne de base d’un texte et la ligne de base de la ligne précédente.

Les différents Interlignages utilisées :

Composition pleine : On parle de composition pleine ou compacte lorsque la valeur de l’interlignage est égale au corps du caractère utilisé. (utilisé pour les titres en bas de casse ou un texte dense dans un encombrement restreint).

Composition en sur-interlignage : Pour la composition d’un texte courant.  Exemple : pour un corps de 11 pts on utilise un interlignage de 13 pts.

Composition en sous-interlignage : Pour les caractères de grande taille ou pour la titraille en capitales on utilisera une valeur d’interlignage inférieure à celle de la force du corps. En effet un titre composé en capitales ne comprend pas de jambages ascendants et descendants sur l’ensemble des lettres. Cela permet de renforcer l'impact des titres

Comment adapter la valeur de l’interlignage ?

Pour déterminer l’interlignage à utiliser dans le texte courant de sorte que celui-ci soit facile à lire pour le lecteur il faudra recourir à une approche numérique fondée sur le rapport entre corps et justification.

Exemple: une justification de 10,2 cm et la composition d’un texte en corps 11 pts

il faut prendre la valeur de la justification en mm et la diviser par 4,23 mm (la valeur du Pica en mm (12 X 0,3527 mm))

Donc 102 : 4,23 mm  = 24 Picas — 24 : 11(valeur du corps) = 2,18 arrondit = 2

Donc l’interlignage le plus adapté pour ce texte en corps 11 sur une justification de 102 mm est de 13 pts (11pts du corps + 2).

Cette formule ne constitue pas une règle absolue mais permet d’utiliser une valeur d’interlignage correcte, même ci cette dernière ne vous est pas indiquée.

Ne jamais utiliser la valeur «automatique» des logiciels de PAO, car votre valeur d’interlignage sera variable d’un poste à autre si les réglage de l’algorithme automatique n’est pas la même sur les postes.

 

Le blanc additionnel
ou blanc inter-paragraphe

Le blanc additionnel ou blanc inter-paragraphe est un espace vertical supplémentaire de l’interlignage. Ce dernier est placé entre deux paragraphes ou à la fin d’un paragraphe situé juste avant un intertitre.

En ce qui concerne l’utilisation des blancs inter-paragraphe placés avant et après des intertitres nous devrons faire attention à la lisibilité de l’article. En effet il est important que le lecteur puisse repérer d’un coup d’œil que le contenu d’un paragraphe appartient à un intertitre. Pour cela nous appliquons la règle des 2/3 — 1/3 de la valeur de l’interlignage que l'on rajoute à la valeur de l'interlignage du texte courant.

 

Calcul de l’interlignage

Il faut prendre la mesure avec un centimètre ou un picamètre de la distance se trouvant entre les deux lignes de bases.

Cette mesure vous donne directement la valeur de l’interlignage si vous avez pris votre cote avec un picamètre en revanche, il faudra faire la conversion en point Pica si elle a été relevée en mm.

Exemple de calcul d’interlignage :

On mesure par exemple sur un journal d’après l’espace entre deux lignes de base une hauteur de 49,5 mm. Pour convertir en pt pica 49,5 : 0,3527 = 140, 34 soit un interlignage de 140 pts Pica

 

Calcul du blanc additionnel

Un opérateur PAO pourra être confronté à plusieurs cas de figure.

Premièrement si vous devez déterminer le blanc additionnel pour des intertitres en respectant la règle des 2/3 /1/3. On utilise la valeur de l’interlignage en pt pica que l’on converti en mm. Puis on recherche la valeur d’1/3 en divisant par 3. Il ne reste plus qu’à multiplié par deux pour trouver la valeur des 2/3 qui donne la valeur du blanc additionnel supérieur et pour la valeur du blanc additionnel inférieur on prend la valeur d’1/3 trouvé précédemment. A noter que les valeurs des blancs additionnels sont en mm dans les logiciels de PAO.

Exemple pour un texte courant en interlignage de 12 pts : 0,3527 = 4,23 mm /
 4,23 : 3 = 1,41 mm / donc le blanc additionnel supérieur est de 1,41 mm x 2 = 2,82 mm arrondi à 3 mm et le blanc additionnel inférieur de 1,4 mm arrondi à 1,5 mm.

Deuxièmement si vous devez trouver la valeur des blancs additionnels d’un document existant. Pour commencer il faut déterminer la valeur de l’interlignage du paragraphe suivant l’intertitre (voir calcul de l’interlignage). Puis convertir cette valeur en mm. Dans un second temps pour le blanc additionnel inférieur, il faut mesurer à l’aide d’une règle la ligne de base de l’intertitre à la ligne de base de la première ligne du paragraphe suivant. Pour le blanc additionnel supérieur prendre la mesure de la ligne de base de l’intertitre à la ligne de base du paragraphe le précédant. Dans un troisième temps il faut soustraire la valeur de l’interlignage aux valeurs mesurées pour trouver les valeurs de blanc additionnel.

Exemple pour un texte composé en interlignage de 12 pts / des mesures de 8 mm et 6 mm prisent au dessus et en de dessous de l’intertitre.

12 pts = 4,23 mm / 8 - 4,23 = 3,77 mm / 6 - 4,23 = 1,77 mm donc on aura après arrondissement des valeurs un blanc additionnel supérieur de 3,75 mm  et un blanc additionnel inférieur de 1,75 mm.

 

Alignements & retraits

Justification en Fer

Le texte est composé en mode dit « drapeau ». Les lignes d’inégales largeurs qui s’alignent d’un côté mais pas de l’autre. On parle alors de composition : En drapeau à gauche ou fer à gauche & en drapeau à droite ou fer à droite.

Le fer est le mode de composition privilégiant une découpe sémantique de la phrase, c’est à  dire que les coupures de texte en fin de ligne sont faite en fonction de son sens. La typographie participe alors pleinement à matérialiser l’aspect didactique des informations à transmettre. Il sera impératif d’éviter les césures si le rapport corps de texte / longueur de justification le permet. On réservera alors les césures à des mots très long.

Justification centré & composition en sommaire brisée

Si toutes les lignes sont centrées les unes par rapport aux autres on parle  de lignes centrées ou « mode centré », rarement drapeau centré, ou fer centré. C’est un type d’alignement courant très souvent utilisée pour les titres, sous-titres, dans les mise ne page d’affichette, couverture…

Il sera important de ne pas « laisser filer le texte », il faut veiller à réaliser une harmonie entre les lignes longues et les lignes courtes tout en tenant compte de leur coupure sémantique. Il sera également impératif d’éviter les césures.

Justification en pavé

Lorsque les lignes sont alignés à gauche et à droite, on dit que le mode de composition est le « mode justifié ». Ce type de composition permet de gagner de la place en évitant les blancs importants en bouts de lignes, et permet de donner une aspect équilibré au texte.

Dans le mode justifié, la dernière ligne est au fer à gauche (pour le justifié fer à gauche), à droite (pour le justifié fer à droite), centré (pour le justifié centré), justifiée (pour le justifié forcé ou justifié pavé).

Se mode de composition privilégie donc l’aspect graphique de la page au détriment de la sémantique du texte. Le gris de texte doit être parfait, il est impératif de d’éviter les lignes creuses, qui si elles se répètent sur plusieurs lignes formerons des lézardes ou des cheminées.

Pour réaliser un beau gris de texte il faut gérer dans votre logiciel de PAO les C&J (Césure et justifications) cela permet de faire des coupes de mots typographiques et régler le valeurs des blancs variables ainsi que les approches de paires.

 

Les retraits de texte

Les alinéas de paragraphe

Un alinéa consiste à exécuter un retrait du début de la ligne par rapport au reste du texte. Ce retrait sur la première ligne doit être d’une valeur de deux cadratins pour une justification classique, cette valeur peut-être de trois cadratins dans le cas d’une justification pleine (prenant l’ensemble de la zone d’empagement).

Pour composer un texte en corps 12 pts la valeur de l’alinéa devra être de 8,46 mm soit arrondie 8,5 mm. Il sera impératif de ne pas utiliser le retrait alinéa pour les textes centrés ou en fer à droite, le retrait se perdrait dans la silhouette du texte.

Composition en sommaire simple

Composition élégante et d’une clarté évidente. A l’inverse du retrait, se sont les premières lignes qui sortent à gauche du texte. Technique à privilégier pour les énumérations à un ou plusieurs niveaux.

Compositions en réserve, allégorie et en habillage

On peut donner au texte de nombreuses autres formes que la composition en pavé.

Une composition où le texte présente une forme non rectangulaire est dite en allégorie. Lorsque le texte épouse le contour d’une autre forme ou d’une image détourée la composition du texte est dite en habillage La composition en colonnes avec réserve consiste à faire un habillage d’une zone géométrique qui restera blanche ou permettant de mettre par exemple une relance.

Ces compositions sont souvent réalisées avec du texte justifié. La principale difficulté consistera à obtenir un espacement correct et plus particulièrement pour les lignes les plus courtes. Il est impératif dans ces conditions de régler au plus juste les césures et le justifications.

 

Composition en allégorie

Composition en habillage inversé

Composition en habillage

Composition en réserve

Compositions en Cul de Lampe droit

Compositions en Cul de Lampe renversé

 

La lettrine

L’utilisation de capitale agrandie en début de paragraphe, ou lettrine, est d'un usage ancien. Il existe plusieurs variantes de lettrines.

La lettrine classique qui est la lettre initiale du paragraphe positionnée sur la ligne de base plusieurs lignes en dessous de la première. Dite aussi lettrine couverte.

La lettrine découverte quant à elle est placé sur la ligne de base de la première ligne du paragraphe. A ne pas utiliser pour les paragraphes,  mais est réservé aux débuts de chapitres ou d’articles de magazines.

En typographie le premier mot suivant la lettrine doit être composé en petites capitales. Pour la lettrine couverte il faut travailler le crénage du premier mot pour le rapprocher et ainsi aider à la lecture. Sur les lignes suivantes qui entourent la lettrine il faut en début de ligne créer un décalage d’une valeur d’un demi cadratin (sauf pour la lettrine en habillage).

Christophe Guillet 
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