Tant qu'une image est susceptible d'être modifier, il faut la conserver dans un espace RVB. Mais l'impression elle au final est en CMJN. Le moment ou dans un le flux de production on bascule de RVB en CMJN ne doit pas être laissé au hasard.
Les choses ne sont pas si simple concernant le temps de la séparation RVB vers CMYN dans un flux de production impliquant plusieurs intervenants pour les raisons suivantes : normalisation, nouvelles techniques, prise de responsabilité, les habitudes de prodcédures dans le métier…
Aujourd'hui PSO encourage les imprimeurs à prendre eux-même la responsabilité de la séparation CMJN. La norme PDF/X 3 (ISO 15930-6) est donc préconisée pour la fourniture des fichiers graphiques aux imprimeurs car elle autorise la conservation des couleurs en RVB. Et dans un futur proche quand les RIP PDF Print Engine se seront généralisés dans la profession le PDF/X-4, qui autorise en plus les informations de transparence, devrait lui succéder.
Cependant, la majeure partie des imprimeurs considère de façon traditionnelle que la responsabilité de la séparation revient au donneur d'ordre, c'est-à-dire à celui qui fournit le PDF à l'imprimeur. Cela explique que le PDF/X-1a (ISO 15930-3) est encore préconisé par les imprimeurs.
Un impératif existe pour tous les professionnels, les fichiers graphiques fournis à l'imprimeur doivent être homogènes d'un point de vue colorimétrique. Il ne faut pas qu'un fichier PDF/X contienne à la fois des données CMJN et RVB, même si celles-ci sont correctement taguées par leur propre profil ICC. De même que le fichier de mise en page ne doit pas contenir à la fois des données pour le CMYN de type Fogra 39, Eurosclae, SWOP et pour le RBV de type sRGB, Adobe RGB (1998), eci RVB v2 ICC v4 .
L’homogénéité colorimétrique est d'autant plus impérative si l'on produit des fichiers PDF sans connaître d'avance le professionnel qui sera chargé de l'impression. La règle doit donc être de fournir à l'imprimeur des fichiers homogènes PDF/X-3 ou PDF/X-1 accompagnés de leur épreuve certifiée.
Pour passer le seuil de l'épreuve contractuelle imprimée, un fichier PDF doit être ripé. Or le RIP (PostScript®) se doit d'interpréter des informations CMJN ou bien de convertir lui-même les informations RVB qu'il reçoit en CMJN.
Aujourd'hui la conversion des couleurs RVB vers CMJN normalisé par les RIP ou les outils logiciels n'est pas suffisamment standardisée pour assurer à 100 % une prévisibilité au donneur d'ordre.
Donc pour réduire le risque de dérive des couleurs, le donneur d'ordre doit donner à l'imprimeur le même fichier CMJN normalisé qui a été adressé au RIP d'épreuve certifiée.
Dans le cas contraire le donneur d'ordre prend le risque que les couleurs de ses fichiers soient interprétées différemment par le RIP de l'imprimeur. Cela explique encore en grande partie que PDF/X-1a est encore bien souvent le standard d'échange de fichiers graphiques entre les donneurs d'ordre et les imprimeurs, notamment si le donneur d'ordre ne connais pas l'imprimeur au moment de générer son PDF normalisé.