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Christophe Guillet 
Support de cours

ISO 12646

Soft Proofing - ISO 12646

L’écran est la seule interface interactive commune aux créatifs (agences, studios d’éxé, etc.) et aux opérateurs prépresse. Cela résume l’importance de ce maillon de la chaîne de production, particulièrement en ce qui concerne respect des couleurs.

Il faut utiliser un moniteur de qualité suffisante, étalonné et caractérisé correctement pour reproduire de manière fiable les couleurs et l’utiliser en épreuvage logiciel (soft proofing).

 

La norme et l’épreuvage logiciel

L’ISO à publié en 2004 la norme ISO 12646 pour définir les caractéristiques et les conditions d’examen visuel pour l’épreuvage logiciel sur écran.

L’ISO 12646 défini les qualités et paramètres nécessaires pour les écrans CRT (tube cathodique). Toutefois, la norme précise qu’une partie importante de ces spécifications est validée pour les écrans LCD (Liquid Crystal Display).

Une taille minimale de 43 cm de diagonale (17 pouces) et 22 cm de hauteur est imposée par la norme.

L’écran doit être capable d’uniformité dans l’affichage des aplats gris, blanc et noir ; sa précision géométrique et la convergence des canaux RVB doivent être correctes. Le différentiel en termes de luminosité ne doit pas excéder 5 % entre le centre de l' écran et ses bords.

La norme prend soin également de décrire les conditions d’éclairage ambiant en se basant sur une norme plus ancienne (ISO 3664). Cette dernière défini les conditions d’examen visuel pour les arts graphiques et la photographie.

L’ISO 12646 défini la température de couleur (Tc) du point blanc à 5000 °K (D50) et défini sa luminosité entre 80 et 120 cd/m2 (Candéla par mètre carré). La luminosité du point noir doit être égale ou inférieure à 1% de celle du point blanc.

La norme indique que le gamut de l’impression simulée doit être reproduit intégralement dans celui du moniteur, en d’autres termes, l’écran doit être capable d’afficher toutes les couleurs présentes sur l’imprimé simulé.

 

Les qualités nécessaires
à un moniteur graphique.

La première des qualités pour un moniteur, c’est la stabilité.

Le point faible majeur des moniteurs LCD réside dans la représentation du noir. Les constructeurs indiquent dans leurs spécifications le ratio point blanc/point noir, 1/1000 par exemple signifie que le point noir est 1000 fois moins lumineux que le point blanc. Ils indiquent également la luminosité maximale du point blanc en Candéla par mètre carré.

On peut calculer la qualité du point noir de l’écran grâce à ces deux valeurs : la luminosité maximale du point blanc étant par exemple de 500 cd/m2, et le ratio du contraste de 1/1000, la luminosité du point noir du moniteur sera de 500/1000 soit de 0,5 cd/m2. Un noir de bien meilleure qualité, 0,2 cd/m2 par exemple, est accessible, il faut simplement y mettre le prix !

Autre point faible des moniteurs LCD : l’angle de vision. Il faut vérifier à l’achat l’amplitude de l’angle qui autorise un affichage des couleurs et des gris sans variation.

 

Calibration
et caractérisation d’un moniteur.

Calibrage & étalonnage

Pour s'assurer qu'un écran fonctionne dans des conditions optimales, il faut d'abord le calibrer ou plutôt l'étalonner, c'est-à-dire qu'il faut optimiser son fonctionnement de base et le placer dans des conditions de travail connues et si possible stables. Le calibrage sert à fixer une bonne fois pour toutes :

  1. La luminosité maxi point blanc  de l'écran - on défini sa luminosité entre 80 et 120 cd/m2 (Candéla par mètre carré)
  2. Le contraste - Le moniteur d'épreuvage doit être en mesure d'afficher un point blanc, au moins 100 fois plus lumineux que son point noir. En d'autres termes, si la luminance est réglée sur 120 cd/m2 (candelas par mètre carré), la luminosité du point noir doit être de 120/100 soit 1.2 cd/m2.
  3. Le gamma - La norme ISO 12646 indique seulement que le gamma du moniteur doit être réglé entre 1.8 et 2.4. (2.2 pour les nouvelles génération d'écran)
  4. La température de couleur (en Kelvins) - La température de blanc à respecter pour calibrer son moniteur selon l'ISO 12646 est de 5 000 K correspondants à l'illuminant standard de l'ECI D50. Le fait de travailler sur un moniteur dont le blanc affiche une température de 5500 K (D55) voire même 6500 K (D65) n'est pas perturbant. Il n'est que lorsque l'on veut afficher strictement sur le moniteur le rendu d'une épreuve imprimée exposée à la lumière d'une cabine lumineuse que les 5000 K sont impératifs, car il sont la règle de l'ISO 3664 qui dicte les spécifications des conditions d'examen visuel.
  5. Et éventuellement la luminosité mini (le point noir)  à régler de manière à ce qu’il soit légèrement différent visuellement de celui du cadre de la dalle. La norme précise que la luminosité du point noir de l'écran allumé ne doit pas dépasser de plus de 200 % celle de l'écran éteint (les bords noirs de la dalle). La luminosité du point noir doit être égale ou inférieure à 1% de celle du point blanc.

Cette opération également appelée étalonnage peut se faire de deux manières différentes selon la qualité de l'écran que l'on a acheté mais toujours à l'aide de la sonde :

Avec un écran qualifié de non "art-graphique", cela se fait par l'intermédiaire des touches Menu et de la sonde qui sert pendant cette étape d'outil d'étalonnage. Une série de vignettes colorées apparaît à l'écran pour permettre ce calibrage. Un des points les plus importants est de savoir si le logiciel offre la possibilité de contrôler précisément la quantité de lumière qu'il doit émettre, au maximum et au minimum. Celle-ci devrait être idéalement proche de 80/140 candelas au m² (80/120 candelas au m² pour la norme) , selon l'environnement lumineux dans lequel vous travaillez. Ceci ne peut se faire qu'à l'aide d'un appareil de mesure. L'œil humain en est absolument incapable sans élément de comparaison.

Avec un écran dit "art-graphique", il suffit de fixer ces quatre valeurs cibles dans un menu du logiciel et de lancer tout simplement le calibrage qui se fait alors automatiquement (la caractérisation se fait dans la foulée).

Info pratique dans le cas d'une production plurimédia: Calibrez entre 80 et 100 Cd/m² si vous travaillez des images en vue d'une impression et travaillez à 120/140 Cd/m² si vous retouchez des images essentiellement pour Internet.

 

La caractérisation

C'est pendant cette deuxième étape qu'est réellement créé le profil ICC de l'écran, compte tenu des réglages qui ont été optimisés pendant le calibrage. On va maintenant mesurer les caractéristiques couleurs du moniteur placé dans des conditions de fonctionnement "optimales". La caractérisation s’obtient en utilisant soit un colorimètre, soit un spectrophotomètre combiné à un soft existants dans ce domaine. Le logiciel de calibrage envoie alors une série de signaux RVB vers l'écran et les couleurs réellement affichées sont analysées et comparées aux couleurs idéales - L*a*b* - du Consortium ICC grâce à la sonde d'écran. La qualité de la courbe obtenue dépend très étroitement de la qualité de l’appareil et du soft utilisé.

 

Exigences PSO eu égard au Soft Proofing :

L’écran du poste de visualisation doit être calibré selon les normes ISO 3664 et 12646 et demande une installation dans un environnement spécifique, sans qu’une réflexion de lumière gênante soit visible, la luminosité ambiante doit être adaptée à l’écran.

L’utilisation d’une cabine lumière du jour pour visualiser les épreuves en comparaison avec le moniteur est fortement recommandée (lumière normalisée D50, température 5000 K, 2000 lux).

Christophe Guillet 
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