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Christophe Guillet 
Support de cours

Les normes
ISO 12647

Les Normes ISO 12647 sont employées dans les industries graphiques aux différents stades de la production, notamment par l’utilisation de certains profils ICC.

Pour rappel :

ISO : International Standard Organisation

ICC : International Color Consortium (http://www.color.org) a été créé en 1993 par huit sociétés dans le but de créer, de promouvoir et d’encourager la standardisation et le développement d’une architecture dédiée à la Gestion de la Couleur qui soit ouverte et indépendante des constructeurs et des plates-formes. Le résultat de cette opération fut la création des spécifications du profil ICC. 70 sociétés sont actuellement membres de l’ICC.

ECI : L’European Color Initiative, ECI, (http://www.eci.org) est un regroupement d’imprimeurs européen qui travaille entre autres sur la standardisation des échanges couleurs en Europe. Ils ont créé différents standards pour les différentes méthodes d’impression : standards ISO pour l’offset, standards PSR-ECI pour l’hélio, ECI-RGB pour le RVB,...

L’ECI valide les différents profils crées par les fabricants d’éditeurs de profils, de systèmes d’épreuves,... (fichiers des profils disponibles)

La Fogra : (http://www.fogra.org/) est un organisme allemand à dimension européenne qui certifie des profils sur des systèmes bien précis en prenant en compte les normes publiées par l’ECI.

Finalités de l’ISO 12647

  • Contrôler les épreuves numériques simulant les différents référentiel CMJN définis par la norme ISO.
  • Caler les presses aux normes ISO 12647 et contrôler les imprimés produits.
  • Savoir imprimer tous les jours les mêmes coleurs à partir d’un même fichier. En fait maîtriser les outils de production et avoir une qualité d’impression constante.

Objectif pour le prépresse : Réaliser sur écran ou sur épreuves contractuelles de control avec le rendu des couleurs obtenues sur l’imprimé final. Cela dans la mesure ou l’imprimeur cale également ses presses aux normes ISO 12647

Objectif pour l’imprimeur : Simplifier l’étape du calage et avoir une meilleure rentabilité. Tout cela en étant déchargé de toutes responsabilités si le résultat n’est pas celui escompté par le donneur d’ordre, dans le cas où il y a non respect des normes ISO 12647 par le Prépresse.

Les critères du respect de la norme ISO :

  1. L’usage d’un papier normalisé
  2. L’usage d’encres primaires CMJN normalisées
  3. Le respect sur l’imprémé des couleurs arbitrairement fixées pour chaque trémé CMYB, ce qui nécessite l’usage d’une courbe de gravure spécifiquement calculée pour chaque forme imprimante.

Les procédés d’impression
concernés par les normes 12647

  • ISO 12647-2 Concerne séparations de couleur, épreuves et imprimés pour l'impression offset.
  • ISO 12647-3 Concerne séparations de couleur, épreuves et imprimés pour l'impression offset sur papier journal.
  • ISO 12647-4 Concerne séparations de couleur, épreuves et imprimés pour l'impression héliogravure.
  • ISO 12647-5 Concerne séparations de couleur, épreuves et imprimés pour l'impression sérigraphie.
  • ISO 12647-6 Concerne séparations de couleur, épreuves et imprimés pour l'impression flexographie.
  • ISO 12647-7 Concerne production & contrôle d’une épreuve contractuelle numérique.

 

ISO 12647-2

Types de papiers « standard » en 2011
selon l’ISO 12647-2 pour l’offset feuille et rotative
en édition quadrichromie

Papiers types 1 et 2 :

Couchés mat ou brillant supérieurs à 80 g/m2, typique 115 g/m2

Papiers type 3 :

LWC (Light Weight Coated : Couchés minces brillants), 41-80 g/m2

Papiers type 4 :

Non couchés blancs, supérieur à 80 g/m2 typique 115 g/m2

Papiers type 5 :

Non couchés jaunâtres (recyclés), typique 115 g/m2

Papiers SC :

Super Calandar (aspect satiné), 45-60 g/m2

Papier MFC :

Machine Finished Coating (Couché fini machine), 48-80 g/m2

 Pappier SNP :

Standard NewsPrint (papier journal standard pour rotative heatseat 40-52 g/m2)

Papier MF :

Machine Finished (non couché fini machine) 48-80 g/m2

Papier INP :

Iproved News Print (papier journal amélioré)

Profils ICC ISO 12647-2 et G7/IDEAlliance
pour l’offset feuille et rotatif en quadrichromie :

 

ISO 12647-3

Profils ICC ISO12647-3
pour l’offset rotatif sur papier journal :

 

ISO 12647-4

Types de papier "standards" selon l’ISO
pour l’édition en héliogravure :

Papier LWC :

Light Weight Coated : Couchés minces

Papier HWC (High Weight Coated) ou "LWC Improved" :

Couchés minces améliorés avec blanc plus brillant et/ou grammage supérieur.

Papiers SC :

Super Calandrés SC-A et SC-B

Papier MF :

Papiers Machine Finished

Profils ICC ISO 12647-4
pour l’héliogravure en quadrichromie (only édition) :

 

ISO 12647-6

Types de supports "standards" selon l’ISO
pour impression en flexographie :

Coated :

Supports papier et carton blancs couchés

Uncoated :

Supports papier et carton blancs non couchés

Corrugated :

Supports carton ondulé

Film/Foil :

Films minces en plastiques ou aluminium

Profils ISO 12647-6:2006 pour l'impression CMJN
en flexographie :

 

Conseils pour l’utilisation
des normes ISO 12677 en PAO

Si on ne connaît pas au stade prépresse le type d’impression qui sera utilisé, l’ECI donne des recommandations sur le profil ISO par défaut à utiliser pour faciliter le travail de l’imprimeur.

Pour l’offset si le papier et la trame de sont pas connus d’avance utilisez le profil de sépapration : ISO Coated V2 300 % ECI

Si le papier prévu est un couché mince mais que l’on ne connait pas sa teinte utilisez le profil de séparation : PSO LWC Improved ECI

Pour l’héliogravure si la papier n’est pas connu d’avance utilisez le profil de séparation : PSR LWC Improved ECI

 

ISO 12647-7

Épreuvage analogiques :

Il n’y a pas si longtemps, les plaques offset étaient réalisées selon un procédé d’insolation UV (ultra-violets) au travers des films offset. Ces mêmes films étaient utilisés pour fabriquer les épreuves. Les systèmes Cromalin de DuPont, Matchprint de 3M et dans une moindre mesure l’Agfaproof d’Agfa formaient le bataillon des systèmes d’épreuves « analogiques » Cromalin et Matchprint étant des standards de monopole. L’utilisation de pigments colorés imitant les couleurs des encres offset permettait à ces systèmes de reproduire l’impression finale au point de trame près puisque les films utilisés pour confectionner plaques et épreuves étaient les mêmes. Les rendus colorimétriques des différents systèmes évoqués plus haut étaient loin d’être identiques mais une sorte de consensus avait fini par se dégager et les différents protagonistes de la chaine graphique.

Les CTP et la disparition rapide des films ont fait disparaître tous ces systèmes et en même temps un certain équilibre. Les systèmes numériques qui ne sont en fait que des imprimantes postscript particulières ont pris le relais.

Épreuvage numérique

Un système d’épreuvage numérique doit garantir la répétabilité, présenter un gamut au moins égal à celui d’une presse offset imprimant sur du papier couché et bien évidemment être capable de reproduire une large gamme de nuances colorées au sein de ce gamut.

Au début des systèmes numériques, seules quelques machines très onéreuses étaient capables de répondre à ces exigences. La monté en puissance et en qualité des systèmes d’impression jet d’encre permet aujourd’hui l’accès a des systèmes de qualité pour des coûts beaucoup plus abordables.

Certains constructeurs ont tenté en vain au début de l’ère numérique d’imposer leur solution comme un standard. L’explosion du nombre de modèle & marque de machines existants sur le marché a empêché que ce qui s’était passé avec l’analogique ne se reproduise (la normalisation par le monopole).

Revers de la médaille, les débuts de l’épreuvage numérique ont été plutôt anarchiques car aucun standard et aucune norme n’encadrait sa production, chacun faisant au mieux dans son coin, on se retrouvait souvent avec des différences colorimétriques catastrophiques d’une entreprise à l’autre bien que la chaine colorimétrique de l’un soit cohérente chez lui mais hélas pas du tout chez son confrère.

Norme ISO 12647-7

Ces débuts difficiles sont derrière nous : en décembre 2007, l’ISO a publié la norme 12647‑7, consacrée justement aux procédés d’épreuve travaillant directement à partir de données numériques (Proofing processes working directly from digital data).

La norme ISO 12647-7 précise :

• qu’une épreuve numérique doit simuler la trame utilisée lors de l’impression finale ;

• qu’elle doit utiliser les mêmes angles de trame que l’impression finale ;

• la couleur et la brillance du support d’impression (brillant, semi-mat et mat) ;

• les échantillons d’impression CMJN dont le contrôle colorimétrique est obligatoire :

  • 6 échantillons solides à 100 % (C, M, J, MJ, CJ, CM) ;
  • 6 échantillons à 40 % (C, M, J, MJ, CJ, CM) ;
  • 6 échantillons à 80 % (C, M, J, MJ, CJ, CM) ;
  • 6 échantillons de Noir (à 100 % et à 5 autres niveaux de gris) ;
  • 6 échantillons de valeurs CMJ reproduisant les valeurs LAB des 6 échantillons Noir précédents ;
  • 1 échantillon du blanc du support.

• Ont été ajoutés dans la version 3 les patchs suivants :

  • hautes lumières (10 % et 20%)
  • gris à dominante (CMJ à égalité en 100 %, 70%, 40%, 20% et 10%) ;
  • primaires en recouvrement du Noir (N100 C100, N100 M100, N100 Y100) ;
  • ombres (trichro dans les basses lumières).

• le contrôle doit également porter sur un échantillonnage de nuances significatives, dont le choix ce situe dans les teintes intermédiaires (bruns, Kaki, Orange, Bleu ,etc.)

La certification n’est pas obligatoire, elle simplifie simplement les échanges entre les différents protagonistes de la chaîne graphique. De fait, il suffit de pouvoir prouver à tout instant que les épreuves produites le sont dans le respect de la norme ISO 12647-7 par une simple mesure de la mediawedge (gamme de contrôle) en utilisant un logiciel de vérification de conformité capable d’émettre un rapport.

Le contrôle de la qualité de chacune des épreuves s’effectue par la lecture de la bande de contrôle MediaWedge (V2 ou V3) à l’aide d’un spectrophotomètre.

Les valeurs contrôlées doivent se situer dans une tolérance étroite exprimée en ∆E et en ∆H (la version 3 de la Media Wedge permet en outre de vérifier le ∆H moyen, c’est-à-dire la part de responsabilité dans la dérive des couleurs due à la teinte (et non pas à la luminance ou à la saturation). :

• ∆E CIELab moyen : ≤ 3

• ∆E CIELab max : ≤ 6

• ∆E CIELab du Blanc Papier : ≤ 3

• ∆H Des couleur Primaire : ≤ 2,5

• ∆H Des Gris : ≤ 1,5

Le contrôle de la MediaWedge s’accompagne obligatoirement de l’édition d’une étiquette précisant les valeurs lues en référence à la tolérance acceptable selon la norme.

Echelle de la perception pour ∆E• ∆E compris entre 0 et 1 =
 écart non visible à l'œil nu
• ∆E compris entre 1 et 2 =
écart minime visible par un expert
• ∆E compris entre 2 et 3,5 =
écart moyen visible
• ∆E compris entre 3,5 et 5 =
écart très visible
• ∆E compris supériure à 5 =
écart très important

 

Christophe Guillet 
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